Les parcs régionaux, des leviers de développement qui ne se démentent pas

Actus du pnr octobre 2022

Un récent décret signalait l’intégration de nouvelles communes à des parcs naturels régionaux. Attractivité, environnement préservé, développement économique…

Pour une commune, être membre d’un PNR constitue un sérieux atout.

Que peuvent espérer les communes qui viennent de rejoindre des parcs naturels régionaux, aux termes d’un décret du 5 septembre ? [1] «Adhérer à un parc, c’est avoir la reconnaissance que l’on vit dans un territoire remarquable et exceptionnel », ­estime ­Michel Gros, maire (SE) de La ­Roquebrussanne (2 200 hab., Var). Il ne cache pas sa fierté que sa commune fasse partie du parc naturel régional (PNR) de la Sainte-­Baume, créé en 2017 et qu’il préside.

« Le label PNR permet de mettre en valeur les communes et leurs acteurs qui, par leurs approches et leurs activités, préservent le patrimoine naturel et culturel, poursuit-il. Dans un PNR, il n’y a pas d’urba­nisation galopante, on ne court pas après le tourisme de masse. Au contraire, on aménage a minima pour conserver le charme des villages. »

Une ingénierie bienvenue

Depuis la signature du décret créant les PNR par le ­général de ­Gaulle le 1er mars 1967, 58 ont vu le jour, 4 700 communes sont classées, soit 17 % de la surface du pays. « Il s’agit de protéger les territoires fragiles tout en les développant », résume ­Michaël ­Weber, président de la Fédération des PNR de ­France et maire (PS) de ­Wœlfling-lès-Sarreguemines, (700 hab., ­Moselle).

Si plusieurs projets de création de parc sont en cours, le label n’a pour autant pas vocation à se démultiplier. « Le principe est d’avoir une exigence sur la qualité des ­territoires qui justifie un classement en PNR, sinon le risque est celui d’une banalisation de cette labellisation », insiste-t-il. Une ambition qui se retrouve dès le processus de création. Certains dossiers mettent plus de dix ans à aboutir. Ils se concrétisent par une charte dans laquelle les membres du PNR précisent les actions envisagées. Elle est valable quinze ans et doit être renouvelée sur la base du bilan de la charte précédente.

Outre l’attractivité et le développement économique liés à la renommée du label, l’un des principaux intérêts pour les communes est l’accès à une ingénierie transversale. « Or, c’est ce qui nous manque le plus dans nos territoires », note la députée (PS) ­Cécile ­Untermaier de Saône-et-Loire, qui soutient la création du PNR de la Bresse bourguignonne.

Ecologues, spécialistes de la forêt et de l’­agriculture, architectes, urbanistes, ­paysagistes, ­conservateurs… Dans le cadre d’un PNR, tous ont vocation à travailler ensemble pour accompagner les membres dans leurs projets. « Cela permet de monter en compétences sur des sujets de plus en plus complexes tels que la gestion agricole, de l’eau, du bâti ou la sobriété énergétique », indique ­Cécile ­Untermaier.

Un levier financier

Car les PNR se veulent aussi être des laboratoires de la transition écologique. « Sur certains sujets comme la protection de la biodiversité ou la prévention des feux de forêt, les PNR sont en avance, explique ­Michaël ­Weber. C’est le cas dans le parc des ­Alpilles, qui mène depuis des années une stratégie d’anti­cipation basée sur l’entretien et la sensibilisation. En dix ans, la surface moyenne incendiée y a baissé de 90 %. »

Une étude de 2017 menée par la fédération montre aussi une part plus importante d’agriculture biologique dans ces territoires, moins d’étalement urbain, un travail particulier entrepris sur l’écorénovation et une meilleure connaissance de la biodiversité.

Etre labellisé PNR présente également des atouts financiers. « Si je prends l’exemple de mon parc, la cotisation est de 2 euros par habitant et par an. Or, on sait que 1 euro génère 18 euros versés par d’autres partenaires que sont les régions, les départements, l’Etat, l’­Europe, les agences de l’eau, l’­Office français de la biodiversité… L’effet levier est puissant », souligne ­Michaël ­Weber.

Autant de bénéfices pour un coût relativement faible. Par exemple, 4 500 euros à l’année pour la commune de La ­Roquebrussanne. Pour autant, certains élus refusent d’adhérer. « Sans doute par méconnaissance, présume ­Cécile ­Untermaier. Pourtant, aucune réglementation nouvelle ne s’impose en intégrant un PNR, contrairement aux parcs nationaux qui, eux, sont des espaces de conservation, portés par l’Etat. »

POUR ALLER PLUS LOIN

Création, extension, classement de zones naturelles, de parcs naturels régionals, site Natura 2000