L’hiver chez les bouquetins ou comment survivre en montagne.
Actus du pnr février 2017
Cela fait un mois que la neige a fait son apparition permanente sur les Pyrénées. Depuis, plusieurs épisodes neigeux se sont succédés combinés à des tempêtes puisque des vents jusqu’à 200 km/h ont été enregistrés sur les sommets !
Tandis que les isards descendent, pour la plupart, des secteurs d’altitude pour rejoindre le couvert forestier qui offre un abri et de la nourriture, les bouquetins, eux, restent dans leurs falaises à plus de 1500m.
L’hiver est la période la plus difficile et dangereuse pour la faune de montagne. Le froid, la faim, les avalanches et les maladies peuvent entraîner la mort de nombreux animaux, principalement les plus faibles. Ça fait partie de la sélection naturelle à laquelle est soumise la faune sauvage.
Pour affronter la rudesse de l’hiver, l’évolution a doté les bouquetins d’un pelage qui s’adapte aux saisons. De 2 couches de poils en été, celui-ci passe à 4 couches en hiver et s’assombrit. Les poils de jarres (long) et le duvet (court et dense) sont doublés pour former une couche isolante pouvant atteindre 10cm d’épaisseur par endroit. Cela leur permet de résister aux températures glaciales qui règnent en montagne.
Les réserves de graisse accumulées au cours de l’été ont déjà été entamées par le rut qui a épuisé les mâles. Ainsi la plupart de l’activité est consacrée à la recherche de nourriture. Les bouquetins vont sélectionner des zones d’hivernage aux caractéristiques bien précises. On les trouvera dans des secteurs rocheux et raides bien exposés (majoritairement au sud) afin de disposer d’un ensoleillement important faisant fondre la neige rapidement et découvrant des zones herbeuses. Il n’est donc pas rare de voir des groupes mixtes de bouquetins s’alimenter dans des couloirs d’avalanches purgés jusqu’au sol.
L’hiver a également un impact sur la croissance des cornes des bouquetins. La kératogénèse, processus de formation des cellules cornées, s’arrête en hiver. Cet arrêt de croissance va se traduire par la formation d’une marque circulaire sombre autour de la corne que l’on nomme « anneau d’âge ». Ainsi, en comptant le nombre d’anneaux présents sur les cornes d’un individu il est possible de connaître précisément son âge. Relativement aisé sur les grands mâles à l’aide d’une longue-vue, cette opération est extrêmement compliquée sur les petites cornes des femelles.
Lorsque le printemps daignera revenir sur les sommets pyrénéens, les bouquetins auront gagné une année de repos bien méritée au cours de laquelle ils devront préparer l’hiver suivant.
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