Les pyrales à l’attaque des buis ariégeois : des dégâts très importants.

Actus du pnr juin 2018

Comment lutter contre cette chenille qui détruit les buis des jardins et forêts ?

 

Un peu de biologie :

La pyrale attaque le buis uniquement, qu’il soit dans les forêts ou les jardins. Ce sont les chenilles qui font les dégâts en dévorant les feuilles des buis. Elles se transforment ensuite en papillons blanc et marron qui se reproduisent et pondent des œufs, qui donneront à leur tour des chenilles…. En France, il peut y avoir 2 à 3 cycles par an, et d’autant plus de chenilles qui dévastent les buis.

Originaire d’Asie, ce papillon de nuit possède très peu de prédateurs en France. Il a été importé involontairement et est présent en France depuis la fin des années 2000.

La chenille du buis n’est pas urticante et ne présente aucun danger pour l’Homme.

 

Les moyens de lutte au jardin :

La première étape est de bien identifier à quel stade l’insecte est présent. En effet, les moyens de lutte seront différents s’il s’agit de chenilles ou de papillons.

Pour lutter contre les chenilles :

  • Favoriser la biodiversité au jardin : les oiseaux insectivores et certains insectes (guêpes) se nourrissant des chenilles, plus ils seront nombreux, plus ils mangeront de chenilles !

 

  • Secouer les buis au-dessus d’un tissu ou d’une bâche, récupérer et tuer les chenilles.

 

  • Passer le karcher (ou jet d’eau puissant) sur les buis : cela permet de faire « exploser » les chenilles, très efficace ! Attention, à faire par temps sec et chaud, afin d’éviter l’installation de champignons sur les buis.

 

  • Utiliser des insecticides :

Les produits « à large spectre » qui touchent tous les insectes sont à éviter car très dangereux pour la biodiversité du jardin (ils vont tuer les pyrales du buis, mais également les autres papillons, les abeilles, les coccinelles…, qui sont autant d’insectes bénéfiques au jardin). Ils comportent également des risques pour la santé des personnes utilisant ces produits ou pour les personnes ou animaux fréquentant les espaces traités.

Les insecticides spécifiques contre les chenilles : traitements à base de Bacillus thuringiensis, une bactérie qui va paralyser les mâchoires des chenilles (après ingestion en mangeant les feuilles), et donc entraîner leur mort. Cet insecticide a pour avantage d’être sélectif, c’est-à-dire de toucher uniquement les chenilles, et de ne tuer que celles ingurgitant les bactéries déposées sur les feuilles des buis. Cette solution n’est utilisable que sur les jeunes chenilles (moins d’1 cm de long), car ensuite, celles-ci arrêtent de se nourrir pour entamer leur transformation en papillon.

Pour lutter contre les papillons :

  • Favoriser la biodiversité au jardin : les oiseaux, certains insectes, les chauves-souris… se nourrissent d’insectes volants.

 

  • Installer des pièges à phéromones contre les papillons : ces pièges contenant des phéromones (odeurs) femelles attirent les mâles, ce qui empêche la reproduction des papillons et donc la naissance de nouvelles chenilles.

Pour les particuliers, vous pouvez trouver ces solutions en magasin de jardinage. N’hésitez pas à demander conseil aux vendeurs en fonction de la taille et du nombre de vos buis, mais surtout du stade de la pyrale : chenilles (suivant leur taille) ou papillons.

Malheureusement il n’existe pas de prédateur spécifique de la pyrale du buis en France, et il faudra du temps pour qu’un équilibre soit trouvé. C’est pourquoi la question du remplacement du buis au jardin par d’autres espèces locales (fusain, chèvrefeuille arbustif, houx ) doit être envisagée.

Cette action fait partie d’un programme d’accompagnement des collectivités et des particuliers pour le changement de leurs pratiques d’entretien des espaces verts proposé par le PNR des Pyrénées Ariégeoises. Il tient compte des nouvelles règlementations interdisant, pour les collectivités, l’utilisation des pesticides dans les espaces publics depuis le 1er janvier 2017, et pour les particuliers à partir du 1er janvier 2019.

Contact : Camille MOREL, c.morel@parc-pyrenees-ariegeoises.fr