Sous les lignes électriques, des chantiers de restauration écologique où l’activité agricole s’épanouit

Sous les lignes électriques, des chantiers de restauration écologique où l’activité agricole s’épanouit

RTE organisait une formation régionale du 16 au 20 juin. Parmi les sites visités, celui de Ginabat où un chantier a été mené avec le PNR.

Ligne électrique de 63 000 volts

A Ginabat, c’est une prairie surplombée par une ligne électrique où circulent 63 000 volts, tout autour, des arbres. A la base, RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, avait réalisé une trouée dans le couvert végétal pour que la végétation ne vienne pas perturber le bon fonctionnement de l’infrastructure. « Avec la pousse de l’arbre, le premier risque c’est l’arc électrique », explique Jérôme Rieu, délégué RTE Sud-Ouest. Pour éviter les coupes de végétation à répétition, une solution a été trouvée avec le Parc naturel régional (PNR) des Pyrénées Ariégeoises.

Sept chantiers menés

En 2014, RTE a lancé un appel à projets national annuel avec la Fédération des Parcs naturels régionaux de France en direction des PNR. L’ambition était de trouver des solutions pour la biodiversité, l’entretien ou l’aménagement écologique sous les lignes. La proposition des Pyrénées Ariégeoises a été retenue. Sept chantiers pour une surface totale de huit hectares ont été réalisés.

A Ginabat, les arbres ont d’abord été coupés et dessouchés par une entreprise. La clôture a été posée. Puis ce sont des… moutons qui ont pris le relais. Cela permet tout à la fois de lutter contre le robinier, espèce exotique envahissante, de restaurer la biodiversité du site et d’empêcher ensuite la repousse grâce à l’activité d’élevage. Les animaux vont ici agir comme des débroussailleurs naturels. Le résultat : au bout de sept ans, les arbres n’ont absolument pas repoussé à l’échelle de l’ensemble de la parcelle agricole. Un partenariat gagnant-gagnant : RTE n’est pas obligé de défricher à nouveau ce terrain et un agriculteur du village dispose d’espace en plus pour faire pâturer ses 70 bêtes.

Bon pour la biodiversité

L’impact paysager est amélioré et la biodiversité y gagne aussi. « Cet espace est désormais plus intéressant en termes de biodiversité, des petits reptiles se sont installés notamment », analyse Mathilde Castillon, du bureau d’études en environnement ECOPYR. Un muret en pierre sèche a aussi été réalisé pour accueillir cette biodiversité.

Un chantier modèle que RTE est venu faire visiter à ses agents dans le cadre d’une formation à la biodiversité. Le PNR et la Fédération des Parcs y intervenaient en tant que territoire d’application des outils de protection de la biodiversité. Ils ont été accueillis ce mardi 17 juin à Ginabat par Jean-Paul Rouquier, délégué au Syndicat mixte du PNR des Pyrénées Ariégeoises. L’éleveur acteur du dispositif était également présent ainsi que Joëlle Eychenne, Conseillère départementale du canton, et Roger Ravaille, élu à Montoulieu.